L'Oeuvre de l'Artiste
Victorien-Antoine Bastet
La Formation
La conception
des oeuvres
Les thèmes
abordés
Les matériaux
Le traitement
des sujets
La liste des oeuvres
de Victorien-Antoine Bastet
Les prix, Récompenses
et les Médailles
Le diaporama
de ses oeuvres
La
formation
Victorien-Antoine Bastet a quitté l'Ecole à l'âge
de onze ans, l'année du Certificat de fin d'études
scolaires.
Il intégre l'Ecole des beaux-arts d'Avignon, tardivement
à l'âge de dix neuf ans.
Il suit l’enseignement du sculpteur Augustin Louis Armand
(1826-1888), des professeurs de dessins, Charles Guilbert d’Anelle
(1820-1883 et Pierre Piquet (1827-1878). Ses enseignants le
poussent à préparer l’examen d’entrée
à l’Ecole Nationale et Spéciale des Beaux-Arts
de Paris.
Les deux premières années de son arrivée
à Paris se passent à préparer le concours
d'entrée à l'Ecole Nationale et Spéciale
des Beaux arts de Paris.
C'est une période très difficile pour lui car
il doit survivre en travaillant pour l'art industriel. Il a
probablement, dès cette époque, été
employé par la Manufacture de Sèvres.
Il suit les cours d'Augustin -Alexandre Dumont, (1801-1884)
et décroche le concours d'entrée en mars 1875.
Ne pouvant ajourner sa conscription, il quitte l'Ecole en Octobre
de la même année, pour ne reprendre ses études
qu'en 1880, à la fin de son service militaire.
La formation de Victorien Bastet est académique, assurée
par des enseignants très âgés.
Il obtient le 1er prix dans l’atelier d’Augustin
Dumont et le 3ème prix sur l’ensemble des élèves
de son école.
Il s'ouvre à plus de fantaisie et plus de créativité
en suivant les cours d'Aimé Millet (1819-1891) à
l'école des Arts Décoratifs. Cette formation influencera
son travail autant dans l'inspiration que par les objets qu'il
créera.
Victorien-Antoine Bastet en étant contraint à
effectuer son service militaire durant ces quatre années
consécutives, n'a pas eu la possibilité de préparer
le concours du premier Prix de Rome, indispensable sésame
à cette époque pour entamer une carrière
prestigieuse.
La
conception des oeuvres
La figure isolée prédomine, on trouve moins de
10 œuvres évoquant un groupe avec des rondes-bosses.
Il a excellé dans le portrait en buste, son talent est
apprécié dès l’ENBA, par ses maîtres,
et lui a permis d’en vivre. On dénombre également
des reliefs dans ses premiers travaux "Vierge à
l’enfant", "Le Premier péché"
ainsi que dans ses médaillons (34 au total) et dans ses
esquisses de cheminées ou projet pour une tombe (9 esquisses).
Le musée-bibliothèque de Toulon, lui commande,
en 1886, six médaillons pour décorer la façade
de ce bâtiment.
On dénombre à ce jour : 147 portraits en médaillons
ou en buste.
Les
thèmes abordés
La femme est son sujet de prédilection. Une soixantaine
de statues déclinent ce thème dans ses inspirations
libres, telle "Fleurs des champs", une jeune agricultrice
insolente de santé.
L’enfance "Petit joueur de billes" et l’adolescence
sont souvent abordées, c’est un sujet au goût
du jour, inspiré par Rude, Carpeaux, Injalbert (originaire
de Béziers) .
Il s’intéresse aux métiers, sur les traces
de Dalou, avec un "Petit ramoneur" ou une agreste
"Catalane", "Bergère", "la Vigne
mourante" en 1881, lors de la crise du phylloxéra
dans le Languedoc.
Les allusions antiques correspondent à sa période
de formation avec "Bacchus" ou "Eros"…
La religion l’inspire "Eve", "Ange"
(thème à la mode à la fin du XIX ème
siècle).
Il existe peu d'oeuvres funéraires (5
sur le thème de la mort), "Génie penché
sur un mourant". Plusieurs "Douleurs", ont été
sculptées sans que nous connaissions leur destination
finale. Seul le buste de "Mr. Bardou Job" a décoré
sa tombe en 1894. Il a, par contre, sculpté plusieurs
bustes posthumes, tels que celui de son père "Louis-Martin
Bastet", en 1885, un an après son décès.
En ce qui concerne les Arts Décoratifs,
plusieurs esquisses restées dans sa famille, donnent
à penser qu’il a travaillé pour des demeures
privées, en sculptant des reliefs de cheminées
monumentales, des plaques de fonds de cheminées, ainsi
que des portes. Il a travaillé sur des décors
de façades privées ou publiques en sculptant des
mascarons et des "putti".
Il a pratiquement délaissé la sculpture animalière,
quelques oeuvres dont "Lapin aux aguets" sont répertoriées,
même si certains titres y font allusion "Cigale",
"Libellule".
Les influences sont éclectiques, comme
le veut son époque. Le travail de Victorien est marqué
par le classicisme, et de nombreuses citations savantes de l’Histoire
de la Sculpture.
Les bustes de ses clients "Mme Pourquery de Boisserin"
ou de ses proches "Juliette Delorme" sont traitées
dans ce style.
Mais on trouve également, les multiples
influences de son époque, qui dérivent du néo-romantisme,
avec un retour au style, à la fin du siècle. Le
courant romantique correspond bien à ses œuvres
d’art décoratif, puisqu’il permet toutes
les fantaisies dans les chandeliers ou les pipes. Certaines
de ses créations sont très expressives. Les visages
font ressortir la personnalité des ses modèles
et de nombreux sentiments, comme pour "Le Faune",
"Première Sensation" ou "Enfant Endormi".
L’analyse psychologique peut être vériste
"d’une effroyable ressemblance" comme le
disait Armand de Pontmartin, en découvrant son buste.
Il a acquis une solide technique de dessin, grâce aux
nombreux concours de têtes d’expression, de l’école
des Beaux-Arts. Il aurait ainsi pu exercer le métier
de dessinateur comme en témoigne un autoportrait au fusain
qu’il a réalisé, lorsqu’il devait
avoir une trentaine d’années.
L’orientalisme l’a inspiré,
"Porteuse d’eau mauresque" "Salomé",
ou l’héroïne du roman en vogue de Flaubert
"Salammbô", son œuvre la plus réussie
dans ce genre.
D’autres romans l’ont marqué, tel "Manon
l’Escaut", incarnée par sa femme Juliette,
qui a si souvent servi de modèle, ou "Esmeralda"
de Victor Hugo.
L’historicisme ambiant influence son "Guillaume Tell"
». La révolution est rappellée par Viala,
jeune patriote avignonais, tué à cette époque.
L’actualité aboutit à des oeuvres, comme
"Comète" en relation avec la découverte
de Hale ou encore, "Source de Vaucluse" crée
pour le centenaire du rattachement du Comtat Venaissin. . Cet
artiste est marqué par la musique de son époque.
Plusieurs opéras à la mode, correspondent à
des oeuvres qu'il a sculptes. Carmen, Guillaume Tell, Manon,
Salomé. Ses relations sont celles de grands mélomanes,
telle la famille Job.
Sa femme, Juliette, a pris des cours de chant lyrique durant
plusieurs années.
"Névrose" est l'une de ses rares œuvres
symboliques.
Son engagement est plus religieux que politique, puisqu’il
n'existe aucune Jeanne d’Arc, seul, le groupe de la République
est traité. On dénombre 11 œuvres d'inspiration
religieuse dont "La Samaritaine".
Il s’est tenu à l’écart de la statuomanie.
On ne trouve que 5 monuments, souvent liés au Félibrige,
tel le "Monument à Roumanille" au Square Saint
Martial à Avignon.
Les
matériaux :
Victorien est un modeleur, il ne sculpte pas en taille directe,
laissant ce travail à des praticiens en atelier. Il travaille
à l’origine, des matériaux de son terroir
: le bois ou l’argile, que les manufacturiers de son village
utilisent pour les briques réfractaires. Certaines de
ses œuvres sont traduites en plâtre (patiné
ou ciré). D’autres sont fondues en bronze, pour
les plus grandes telle le buste du Marquis de la Fare Alais,
peuvent atteindre 1M20 de hauteur. Il travaille souvent avec
la fonderie Barbedienne, Drouart et Valsuani. Les bustes qu’il
a créé pour les monuments publics ont tous été
fondus dans un but de récupération du bronze à
des fins militaires en 1942.
Il expérimente le régule polychrome ou le bronze
doré, avec "La Comète". Son "Bébé
qui dort » est mentionné en albâtre, la version
photographiée est plutôt en marbre.
Le
traitement du sujet
Les postures sont sophistiquées, "La Vigne mourante",
"Biblis" ou "Eve".
A la fin du XIX ème siècle, la tentation d’échapper
à la pesanteur flotte dans l’air du temps. "Comète",
ou sa "Danseuse" (1897), au nu savonneux, caractérisent
ses recherches.
Certaines œuvres rappellent la préciosité
du XVIIIème siècle telle "Grain de Beauté".
Son travail est intimiste, le grand public, même vauclusien,
ne le connaît pas, contrairement à son contemporain
: Félix Charpentier. Il se considère plus comme
un artisan, amoureux de la "belle ouvrage",
que comme un artiste. Sa conception de l’Art lui interdit
le bronze d’édition qui aurait vulgarisé
son oeuvre. Son intransigeance face à cette diffusion
l’a plongé dans une grande gêne financière
lorsque sa maladie est devenue invalidante. C’est une
perte pour la postérité de son travail, puisque
beaucoup de ses œuvres ne sont pas répertoriées,
ni photographiées. L’artiste ne s’est jamais
mis en avant, les journalistes et le public connaissaient plus
ses sculptures que leur créateur.
Les
prix, récompenses et médailles
Victorien-Antoine Bastet a remporté de nombreuses distinctions,
lors de ses études, mais aussi lors des salons et des
expositions internationales ou universelles de son temps.
Durant son enfance
– 1865 : Exposition industrielle et agricole à Bollène.
Premier pas initiatique, le public découvre un talent
naissant.
Durant sa formation
– 1875 : Société des Amis des Arts d’Avignon
:
Buste d’après nature – Médaille
de bronze
– 1880 :Ecole Nationale et Spéciale des Beaux-Arts
de Paris
Dans l’atelier d’Augustin Alexandre Dumont,
1er prix
– 1880 : Ecole des Beaux-Arts d’Avignon
Des élèves de cette école,
il obtient le 3éme Prix.
– 1881 : Salon des Artistes Français
La Vigne mourante - Mention
Honorable
– 1881 : Salon des artistes Française
Buste de Mme B. en terre cuite et "La Vigne Mourante"
statue plâtre-Mention honorable.
Durant sa conscription
– 1877 : Société des Amis des Arts d’Avignon
:
Buste d’après nature – Médaille
de bronze
– 1879 : Exposition des Beaux Arts de Marseille :
Enfant Endormi – terre cuite – Médaille
d’or
– 1879 : Exposition des BA de Castres :
Buste terre cuite – Médaille
vermeil
– 1881 : Salon des Artistes Français :
La Vigne mourante - Mention
Honorable
Aux expositions nationales
:
– 1882 - Exposition des arts décoratifs et Beaux-Arts :
buste de Mme RH. Terre cuite – Médaille
d’argent
– 1882 : Exposition des Arts Décoratifs et des Beaux-Arts
d’Avignon
buste de Mme R.N. – Médaille
d’Argent
– 1882 : Salon des Artistes Français
La Source de Vaucluse – Médaille
de troisième classe
– 1886 : Salon des Artistes Français
L’Abandonnée – Médaille
de deuxième classe - Hors concours1893
Aux expositions internationales
:
– 1888 - Exposition Universelle du centenaire de Melbourne :
Statue inconnue – Médaille
d’Or.
–1893 - Exposition Internationale de Chicago :
Abandonnée –– statuette bronze –
Médaille d’Argent.